On a souvent réduit Philippe de Gaulle à l’ombre gigantesque de son père, le général de Gaulle, chef de la Résistance, restaurateur de la République en 1944, fondateur et premier président de la Vème République, de 1958 à 1969. Pourtant, celui que l’on appelait traditionnellement l’amiral de Gaulle fut aussi un héros de la Résistance, premier engagé aux côtés de son père (qui ne lui attribua jamais la médaille de Compagnon de la Libération, pour se prémunir de toute critique de népotisme), membre des Forces navales françaises libres, libérateur de Paris : c’est lui qui entra, seul et sans arme, pour négocier la reddition des 300 Allemands retranchés dans le palais Bourbon (l’Assemblée nationale). Pour ses actes de bravoure tout au long de la période, il fut décoré de la Croix de guerre, des mains du général Leclerc.

Conseiller de Paris, sénateur, artiste reconnu (il dessina des timbres, des vitraux, des effigies de pièces de monnaie), Philippe de Gaulle fut aussi, jusqu’à ses derniers jours, un infatigable passeur de mémoire : celle de son père, de sa famille, de la Résistance et de la fierté française.

La 1ère promotion 2022-2023 de Classe engagée du collège Elsa Triolet de Varennes-sur-Seine choisit le nom de Charles de Gaulle, comme personnalité incarnant la notion d’engagement total au service du pays. Les élèves de la classe de 3ème3 envoyèrent une lettre à l’amiral de Gaulle pour l’informer de ce choix de nom symbolique. Âgé de 102 ans, il leur répondit quelques jours plus tard, dans une admirable lettre :

Illustration : Fondation Pierre de Gaulle