À MORT L’ARBITRE (1984)

Michel Serrault

L’intrigue : Lors d’un important match de football, l’arbitre siffle un penalty qui entraîne la défaite de l’une des deux équipes. Furieux, les supporters décident de s’attaquer à l’arbitre. La haine se transforme rapidement en chasse à l’homme meurtrière.

Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
Scénario : Jacques Dreux, Jean-Pierre Mocky
Date de sortie : 22 février 1984
Genre : Comédie dramatique
Pays : France
Durée : environ 1h25
Distribution : Michel Serrault (Rico), Eddy Mitchell (l’arbitre), Carole Laure (Martine), Claude Brosset (Albert), Laurent Malet (Teddy), Jean-Pierre Mocky (l’inspecteur), Dominique Zardi (un supporter)

En savoir plus

À mort l’arbitre est d’abord un livre, The Death Penalty (1972), publié en France dans la célèbre Série Noire, et adapté d’un fait divers sordide au cours duquel un arbitre de football fut violemment attaqué par des hooligans furieux de la défaite de leur équipe. Le malheureux eut les yeux crevés et sa femme fut violée. L’écrivain s’inspire de cette traque haineuse mais offre une fin différente, encore plus dramatique, à son histoire, peinture sociale d’une Grande-Bretagne en crise et devant affronter une montée de la violence quotidienne et un racisme de plus en plus exacerbé.

En 1984, le réalisateur iconoclaste Jean-Pierre Mocky décide d’adapter cette histoire en France. Il réunit un acteur comique de premier plan (Michel Serrault), terrifiant dans sa folie, et un chanteur populaire (Eddy Mitchell) pour incarner les deux héros tragiques de cette chasse à l’homme sanglante. Tout au long du film, Mocky questionne l’attitude des supporters de foot : comment des hommes ordinaires, joyeux, peuvent se transformer en monstres froids au prétexte que leur équipe a perdu un match ? L’année suivante, le film se transforme en pamphlet visionnaire : en Belgique, lors d’une rencontre sportive au stade du Heysel, des supporters s’affrontent et provoquent un mouvement de foule qui cause la mort de 39 personnes et fait près de 500 blessés.

Au-delà de la peinture féroce des supporters fanatiques, le film est aussi une œuvre qui témoigne des réalités de son époque. Mocky filme les années 1980 dans toute leur tristesse en utilisant les décors du quotidien (un supermarché, une usine, des grands ensembles) qui représentaient quelques années plus tôt l’espoir d’une vie meilleure pour de nombreux Français.

Julien Morvan

Séance

Mercredi 31 mai 2023 | 09:00
Niveau 4ème
Cinéma Confluences Varennes-sur-Seine